L’année 2022 restera dans les annales, comme 2014, comme une année où les achats chinois se sont repliés. Il faut dire que cela faisait suite à une année 2021 record en termes d’importations.
D’une part, des confinements ont été imposés à la population sur une grande partie de l’année à cause du Covid-19. La réouverture en fin d’année n’aura pas suffi à compenser la baisse annuelle de la consommation notamment celle de produits laitiers dans les restaurants.
D’autre part, la production et collecte laitière est ressortie en hausse selon les sources nationales. Les fabrications de poudres entières se sont fortement accrues et ont ainsi limité les besoins à l’importation.
Au global, les importations de lait liquide, de crème et d’ingrédients secs ressortent en net repli tandis que le beurre et les poudres de lait infantiles se sont appréciées.
En 2022, les importations chinoises de viandes et coproduits du porc sont retombées à 2,9 millions de tonnes, en baisse de plus de 34% par rapport à 2021. Bien qu’attendu, ce recul de la demande confirme la volonté pour la Chine de s’affranchir de la dépendance qu’elle entretient avec les grands exportateurs mondiaux sur le secteur agricole. Et malgré une année 2022 compliquée, l’avenir du secteur porcin restera fixé sur l’objectif de la souveraineté alimentaire du pays prôné par le gouvernement de Xi Jinping.
Une année 2022 plutôt mitigée
Le bilan de l’année 2022 est plutôt mitigé pour le secteur porcin chinois. La production de porc a bel et bien progressé (+4.6% en 2022/21), atteignant 55,41 millions de tonnes équivalent carcasse. Le nombre de porcs abattus s’élève alors à près de 700 millions de têtes d’après les données officielles (+4,3%). Cependant, l’année a été marquée par d’importantes fluctuations en termes d’offre, de demande, et donc de prix. Cette forte volatilité a été préjudiciable pour bon nombre d’éleveurs et d’entreprises.
Le premier semestre a été caractérisé par une hausse importante des abattages, sous l’effet de mauvaises conditions sanitaires en élevage durant l’hiver 2021/22. Les prix ont ainsi chuté en flèche à cette période (-44% au 1er semestre 2022/21). Cette mauvaise conjoncture porcine s’est aussi retrouvée liée à la flambée mondiale des prix des matières premières végétales, et donc des coûts de production. Les résultats économiques ont plongé dans le négatif pour de nombreux éleveurs chinois, entrainant une contraction des cheptels sur cette première partie d’année. Afin de réguler le marché, le gouvernement a mis en place une procédure de mise en réserve nationale quasi-automatique des volumes de porcs. Ces stocks ont pu ensuite être mobilisés au cours du second semestre lorsque la baisse de l’offre en porc s’est fait ressentir, permettant aux prix à la production de grimper de 53% au 2nd semestre de l’année par rapport à 2021.
Côté consommation, la demande a été mise à mal par l’inflation mais aussi par l’épidémie de Covid-19 et les diverses mesures gouvernementales visant à endiguer la propagation du virus. La traditionnelle saison du Nouvel An chinois propice à la consommation de porc a même été plutôt décevante pour les exportateurs mondiaux et les professionnels du secteur.
Un mouvement de restructuration qui se poursuit et des perspectives de croissance en 2023
Malgré cette année assez compliquée pour le secteur porcin en Chine, la filière continue de se développer. Depuis l’épidémie de FPA, l’élevage porcin a subi un grand mouvement de restructuration et de professionnalisation. En 2023, les analystes chinois estiment que les 20 plus grandes entreprises chinoises représenteront plus de 30% des abattages nationaux, et que la plupart afficheront d’importantes hausses d’activité (+25% en moyenne en 2023/22). Parmi ces groupes, Muyan Foodstuff, Wen’s, New Hope ou encore Zhengbang se placent au top du classement.
Du côté de l’élevage, si le cheptel truie s’est réduit durant une grande partie de l’année, les éleveurs ont tenté de consolidé leur troupeau en fin d’année. En décembre, le recensement officiel dénombre 43,9 millions de truies, soit une hausse de 1,4% par rapport à 2021.
Les analystes de l’USDA envisagent une stabilisation de la production et de la consommation en 2023, mais ces prévisions semblent trop prudentes. La restructuration du secteur porcin se poursuivra sans aucun doute en 2023, tout comme le développement de la production nationale, stimulés par un rebond de la consommation. Les perspectives de croissance économique pour la Chine en 2023 laissent en effet entrevoir une reprise des activités dans de nombreux secteurs, et en particulier dans celui de la restauration. Ceci devrait stimuler la demande en viande de porc. Par ailleurs, les stocks nationaux de matières premières sont actuellement au plus haut, ce qui devrait permettre un meilleur contrôle des prix et des coûts de production.
2023 : la stabilisation des approvisionnements et du marché du porc est un enjeu prioritaire
L’année 2022 aura été marquée de nombreuses mesures gouvernementales appliquées pour contrôler l’inflation dans le pays. Parmi celles-ci, l’utilisation d’une réserve stratégique de viande de porc a été plusieurs fois mobilisée dès le franchissement d’un seuil d’alerte basé sur le prix du porc et des céréales. L’année 2023 a d’ailleurs débuté sur la mise en réserve de produits porcs congelés dès le 17 février, en lien avec une chute inarrêtable des prix et une demande peu dynamique des consommateurs en début d’année. La stabilisation des prix et des approvisionnements demeure un enjeu majeur pour le marché du porc.
Ainsi, dans la poursuite des déclarations faites par le gouvernement chinois lors du 20e Congrès national du Parti communiste en septembre dernier, une feuille de route des autorités a été publiée mi-février. Cette dernière définit des dispositions spécifiques pour assurer la « revitalisation » des territoires ruraux et accélérer le renforcement du secteur agricole chinois. De nouveau, la sécurité alimentaire est présentée comme une priorité absolue. Pour le secteur porcin, l’objectif est de stabiliser le cheptel autour de 41 millions de truies. Les autorités souhaitent renforcer les outils de surveillance du marché dans le but de limiter une volatilité trop importante des prix et des fluctuations en termes de production porcine, mais aussi de maintenir le revenu des éleveurs chinois.
Les performances et la productivité en élevage sont aussi au cœur des dispositions gouvernementales chinoise. Pour ce faire, la biosécurité est un autre enjeu mentionné dans les plans 2023 du gouvernement. Les autorités souhaitent renforcer la prévention et le contrôle des maladies animales, dont la fièvre porcine africaine. L’accent a aussi été mis sur le développement des technologies et de la recherche scientifique aux profits de l’agriculture. Ceci s’illustrera, entre autres, par la construction d’élevages sur étages modernes, standardisés, et contrôlant l’alimentation des animaux et les impacts sur l’environnement.
Ces quelques exemples ne sont qu’un court extrait de l’ambitieux plan 2023 du Ministère de l’Agriculture et des Affaires Rurales, et pour la première fois la production porcine était clairement évoquée, signe du rôle majeur du secteur dans l’économie et la politique de la Chine. Mais ce plan reste dépendant de la situation économique globale du pays, dont la croissance pourrait être perturbée par une éventuelle reprise de l’épidémie de Covid-19 ou encore une aggravation non prévue de l’inflation.
La Chine, avec 18% de la population mondiale et seulement 13% du territoire en terres arables en 2020, axe sa politique sur la sécurité alimentaire. Depuis 2003, la Chine est dépendante aux importations et ne peut plus répondre à sa consommation nationale. La situation s’est amplifiée dans les années 2010 suite au changement d’alimentation de la population. La part de protéines d’origine animale consommées a augmenté de 10% en 10 ans. Les importations se sont développées pour répondre à cette demande croissante, propulsant la Chine au rang de premier importateur mondial de produits agricoles en 2012. La Chine a accumulé près de 500 millions de tonnes de grains en 2022. Pour le blé, les stocks chinois représenteraient 20% de la consommation mondiale soit 54% des stocks de la planète. Pour le maïs, le stock chinois représenterait près 70% de la demande internationale. Les stocks mondiaux ont ainsi atteint un niveau record alors que les volumes détenus dans les principaux pays exportateurs sont inférieurs à ceux de la crise de 2008. Par sa politique intérieure axée sur la constitution de réserves alimentaires, la Chine diminue les quantités de matières premières disponibles et tend la situation du marché mondial.
Les prix du maïs et du tourteau de soja continuent leur baisse sur le marché national en février, 3,02 CNY/kg pour le maïs et 4,94 CNY/kg pour le tourteau de soja. La devise chinoise a changé de dynamique en février et se réévalue face au dollar américain, dopant les importations notamment en provenance de mer Noire. Outre Atlantique, les relations avec les États-Unis se sont encore refroidies à la suite de l’épisode des ballons. La Chine garde comme objectif de diminuer sa dépendance aux importations étasuniennes.
Après 3 années pendant lesquelles le déficit commercial agricole et agroalimentaire s’est fortement creusé, l’année 2022 a marqué une pause. A 137 milliards de dollars, il ne s’est accru que de 2 milliards de dollars, mais constitue néanmoins un nouveau record. Pour la première fois depuis 2016, les exportations chinoise ont progressé plus vite en valeur (+17%) que les importations (+7%).
La relative faible hausse des importations en valeur s’explique par les moindres achats de céréales en volume (-20%/2021), notamment de maïs (-27%) et d’orge (-55%), comme en valeur (-3%), mais également de viandes (-2% en valeur) et de produits laitiers (-17% en valeur).
En produits laitiers, les replis d’importations en volume ont concerné tous les produits à l’exception du beurre et des laits infantiles.
Ces baisses n’ont cependant pas compensé les importations en hausse en valeur de soja (+15%) malgré une baisse volumes (-6%) et de la catégorie poissons et crustacés (+36% en valeur)
Les modes de production des produits agricoles sont un des aspects les plus critiqués par les consommateurs chinois. Les réprobations concernaient surtout les conséquences sanitaires poussant divers secteurs de l’industrie alimentaire chinoise à se distancier des nombreux scandales liés à la sécurité et à la qualité et à prendre des mesures fortes.
Récemment, les initiatives se sont étendues à la production d’oeufs, qui continue d’avoir mauvaise réputation suite à divers alertes en matière de sécurité sanitaire notamment liées l’utilisation d’antibiotiques ; alors que la Chine est le 1er producteur mondial avec 40% des volumes. Ces problèmes ont entraîné une augmentation significative de l’intérêt des consommateurs pour les œufs produits en bâtiment sans cagedans le pays. Une étude de 2021 a révélé qu’environ 75 % des consommateurs chinois sont plus enclins à acheter auprès de marques qui utilisent des œufs sans cage, et 67 % pensent que les entreprises alimentaires doivent s’engager et respecter l’engagement de s’approvisionner uniquement en œufs sans cage.
Seuls 10 % de tous les œufs produits en Chine seraient des œufs produits sans cage, et 90 % d’entre eux proviendraient de petits producteurs élevés en plein air,
Selon les données de la société de conseil Lever China, plus de 80 entreprises du pays ont pris des engagements en matière d’œufs sans cage à respecter d’ici 2025, 2027 ou 2030, y compris de grands détaillants locaux comme CitySuper, ALDI et Metro et de grandes marques alimentaires comme Unilever, Mondelez et Nestlé.
Le plus gros problème réside dans la défiance de la grande majorité des détaillants, des entreprises de restauration et des multinationales en Chine vis-à-vis de l’authenticité de leurs fournisseurs d’œufs sans cage. Pour rassurer les acheteurs et les consommateurs, des normes et des certifications obligatoires pour pouvoir déclarer ses produits sans cage ont été élaborées fin 2021 pour les œufs produits sans cage, incitant davantage de producteurs d’œufs vers ce mode de production.
Ces initiatives sont soutenues par le gouvernement qui a publié un a publié un guide spécialisé sur la production d’œufs sans cage.
Selon les données du gouvernement chinois, la production de porc en 2022 a largement progressé, de l’ordre de 4,6% en un an. En lien avec ce résultat, le cheptel reproducteur affiche une croissance de 1,4% en un an, révélant une amélioration des performances productives des élevages porcins.
D’après les données officielles chinoises, la production de viande était de 92,27 millions de téc, soit une augmentation de 3,8 % par rapport à 2021.
Dans le détail, la production de viande porcine aurait atteint 55,41 millions de téc (+ 4,6 %/2021), avec un nombre de porc abattus de 699,95 millions (+4,3 %), celle de viande bovine 7,18 millions de téc (+3,0 %/2021), celle de viande ovine 5,25 millions de téc (+2,0 %) et celle de viande de volaille 24,43 millions de tonnes (+2,6 %).
La production de lait serait de 39,32 millions de tonnes (+6,8 %) et celle d’œufs de 34,56 millions de tonnes (+1,4 %)
L’année 2022 aura été difficile pour la Chine. Le covid-19 a entrainé d’importants confinements mettant en péril l’économie générale du pays. C’est aussi une année où le nombre de morts a été supérieur aux naissances. La population baisse pour la première fois depuis 60 ans.
Les industries laitières annoncent d’importantes pertes économiques basées sur une collecte en forte hausse dans un contexte de moindre demande en produits laitiers.
Hausse de la collecte malgré des coûts de production particulièrement élevés
En 2022, la collecte laitière en Chine a été supérieure de +6,8% /2021 selon les statistiques chinoises. Les analystes s’accordent plutôt pour une hausse entre +3 et +7% /2021 autour de 39 Mt.
Cette augmentation de la collecte est permise par une hausse du troupeau notamment grâce à des importations de bovins reproducteurs (+34% /2021 selon BOABC ce qui ferait près de 390 000 têtes).
En 2021, un tiers des bovins importés par la Chine était en provenance de la Nouvelle-Zélande. Toutefois, ces échanges prendront fin en avril 2023 car la Nouvelle-Zélande a voté en septembre 2022 l’interdiction des exportations d’animaux vivants (bien-être animal). Cette interdiction fait suite, notamment, au naufrage en 2020 du Gulf Livestock 1 qui a tué 41 membres d’équipage et 6 000 bovins.
En 2022, les coûts de production et surtout les coûts d’alimentation ont fortement augmenté (à dire d’expert environ +25% en un an). En effet, la production agricole céréalière chinoise a fait face à une météo adverse durant l’été. Début janvier 2023, le prix moyen du maïs en Chine était de 3,03 yuans/kg, soit une hausse de 5,2% /2022 et du tourteau de soja était de 4,97 yuans/kg, en hausse de 30% /2022. Par ailleurs, le foin de luzerne aurait augmenté de près de +35% en un an.
Dans le même temps, les prix du lait en Chine se sont dégradés durant l’année (-4% à 4,12 RMB/kg soit 55,8 c€/kg contre près de 60 c€/kg en décembre 2021), pénalisant encore davantage les petits éleveurs. De plus, il semblerait qu’il y ait un écart important entre le prix du lait officiel pour le premier trimestre 2023 à 4,10 RMB/kg dans la province de Hebei et le prix payé car le comité agricole a proposé de baisser les prix à 3,85 RMB/kg.
Vers plus de méga fermes
En février 2022, le ministère de l’Agriculture et des Affaires rurales a publié son plan quinquennal pour améliorer la compétitivité de l’industrie laitière. L’objectif est d’atteindre les 41 Mt de production de lait d’ici à 2025 (ce qui pourrait être atteint dès 2023).
Pour cela, le gouvernement chinois a demandé aux provinces de subventionner la production de lait car elle est stratégique. Par exemple, la province du Liaoning va investir dans la logistique afin d’améliorer la chaine du froid notamment pour les produits laitiers.
De son côté, le gouvernement local de Jilin prévoit une subvention de 10 000 yuans/kg pour l’importation de taureau reproducteur et de 1 000 yuans/kg pour chaque vache pleine. Ces subventions vont surtout favoriser les grandes fermes, seules exploitations capables d’acheter ces bovins importés.
À dire d’experts, ces grandes fermes (supérieures à 100 vaches) représentent dorénavant 70% des exploitations laitières du pays avec en moyenne 7 430 vaches/exploitation. Dans la province du Ningxia, les fermes de plus de 500 vaches représentent 66% des exploitations laitières.
Dans la province de la Mongolie Intérieure (première productrice de lait), 23 méga fermes (>5 000 vaches) ont été construites en 2021, entrainant une hausse du cheptel de la province de +80 000 vaches. En 2022, 41 nouvelles fermes ont été construites (+100 000 vaches). Pour 2023, 15 fermes sont en cours de construction.
Dans le Shandong, 27 méga fermes ont été construites en 2021, 2 auraient vu le jour depuis en 2022.
A l’inverse, certains petits producteurs doivent cesser leur activité laitière car les transformateurs ne souhaitent plus venir les collecter, notamment ceux qui produisent moins de 10 000 litres/jour.
Difficultés de la transformation
La majeure part des fabrications chinoises est orientée vers les « produits liquides » tels que le lait de consommation UHT ou pasteurisé, les yaourts et produits fermentés.
Cependant, cette année, entre les confinements des grandes villes dus au covid-19 (fermeture des restaurants et supermarché, perte d’emploi) et l’inflation, le budget des ménages alloué aux produits laitiers est réduit. La consommation de lait liquide et de yaourts est donc fortement réduite. Selon BOABC, les ventes en ligne de 4 catégories de produits laitiers (produits laitiers à basse température, produits laitiers à température ambiante, produits à base de lait de chèvre et laits en poudre) ont baissé de 36% sur les 9 premiers mois de 2022. Selon un analyste chinois, c’est la première fois en vingt ans qu’il constate une baisse de la demande en produits laitiers.
Quand cela était possible, le lait supplémentaire a été séché en poudres de lait grasses. Toutefois, les capacités de séchage sont nettement inférieures au lait disponible.
Les coûts d’alimentation élevés et un marché atone exercent une pression forte sur la production laitière depuis plusieurs semaines. Entre l’impact du Covid-19 sur la consommation de produits laitiers et l’expansion accélérée de l’élevage laitier à travers davantage de mégafermes au cours des deux dernières années, l’équilibre entre l’offre et la demande de lait a été rompu.
Dans les circonstances actuelles, de grandes exploitations maintiennent à peine leur activité et les fermes de petites et moyennes tailles se retrouvent dans des situations difficiles car moins capables de résister à la volatilité du marché. Certaines n’avaient pas encore reçu de contrat de collecte avant la fin 2022. Des transformateurs ont commencé à limiter leur collecte de lait, notamment en ne pas renouvelant pas des contrats avec des éleveurs.
Aussi de plus en plus de journaux chinois remontent des échos de lait jeté et de vaches abattues. Les éleveurs cherchent à les engraisser pour la viande mais au vu des couts d’aliment, l’opération n’est guère rentable.
Selon un article de la Hebei Dairy Association, l’excédent de lait cru séché en poudre serait de 4 000 t/jour dans la province de Hebei. Les coûts de séchage seraient nettement supérieurs aux prix de vente possible actuellement. Pour soutenir les grands groupes laitiers, les principales régions de production comme la Mongolie intérieure aurait prolongé les subventions pour la production du poudres grasses jusqu’en 2023 (USDA).
Plusieurs transformateurs laitiers ont déjà annoncé que leurs résultats 2022 seraient décevants, pas seulement dans les laits infantiles, avec des bénéfices en recul. Après un bon premier semestre, les résultats pour le 3ème trimestre 2022 du premier laitier chinois, Yili, ont déjà affiché un bénéfice en recul de 27%, malgré une hausse du chiffre d’affaires de près de 7%, entraînant une chute du cours en bourse de 10%.
À quoi ressemblera 2023 ?
La levée de la stratégie zéro covid à la fin 2022 va certainement permettre aux consommateurs de retourner dans les restaurants et supermarchés. La consommation de produits laitiers sur les derniers mois de 2022 et pour les festivités du Nouvel An pourrait se reprendre. Mais si la reprise des ventes pendant le Nouvel An chinois ne répond pas aux attentes des industriels, la pression sur la production laitière sera encore plus grande au cours des semaines à venir.
Toutefois, au-delà de cette période, la baisse de pouvoir d’achat des ménages laisse des doutes sur un retour durable de la consommation en produits frais (lait de consommation et yaourts), même si la croissance de la consommation des ménages semble être une des priorités des autorités chinoises : 25 des 31 provinces du pays ont érigé cette consommation comme une des priorités pour 2023.
Sur les produits secs, malgré des baisses d’importations de poudres en 2022 (-21% en poudre maigre et -17 % en poudres grasses), la hausse des fabrications locales entraine la création de stocks particulièrement importants. Dans ce contexte, il semble difficile d’imaginer un fort retour de la Chine aux achats.
En revanche, les produits tels que le beurre, la crème, le fromage et les poudres de lait infantile et pour séniors devraient toujours bénéficier d’une forte demande notamment à l’import.
Ces perspectives restent également dépendantes du contexte sanitaire et économique dans le pays et en l’absence de guerre à Taiwan.
La demande chinoise est rassurante pour les marchés internationaux. Les importations augmentent en ce début d’année et le gouvernement a annoncé que le cheptel porcin était en hausse de 7% en décembre par rapport à décembre 2021. La production porcine chinoise atteint ainsi son plus haut depuis 8 ans mais les autorités cherchent à freiner cette dynamique qui pèse sur les prix.
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